J’aurais particulièrement plaisir, amis, à vous conter ce soir à quel point nous nous amusâmes au Bal des Masques donné par le Seigneur Luther de Vitry, la nuit du 31 mars au 1er avril.

Ce soir, là, j’avais décidé d’être Antarès, et c’est le nom que je reprendrai comme auteur de cet écrit, ainsi pourrais-je prolonger un peu l’esprit de cette belle soirée. Bien sûr, vous n’êtes pas dupes, mais nous n’étions certainement pas ce soir-là au bal des dupes.

Certaines règles avaient été disposées pour faire de ce moment un “bal des fous” : tous les invités étant masqués, le statut n’avait plus place (ce qui était au fond peu important car seuls les nouveaux-nés et ancillas étaient présents), de même les contentieux ou dettes. Le port du masque était obligatoire pour participer à la soirée, tout manquement prolongé à cette règle était considéré comme offense envers notre hôte.

En effet le non-respect des statuts ne signifie pas non-respect de la bienséance. Tout fauteur de trouble se voyait ainsi donner un masque blanc, synonyme d’anonymat dans lequel ses actions l’avaient jeté; à la seconde faute, il était exclu définitivement de la soirée.

Nous entrâmes dans le bal le coeur joyeux, mais avec une joie un peu teintée par la nouvelle de la disparition de 2 membres de notre cité, Maël Travallian et Sulliec, ainsi que celle d’un résident de Paris qui nous avait déjà rendu maintes fois visite, Triskelle, nouveau-né Gangrel.

La demeure était décorée avec soin, sobrement dans le style qui plait à nombre d’entre nous. Un bar était à notre disposition, auquel les Tremeres firent paraît-il particulièrement honneur pendant la soirée. De nombreuses oeuvres étaient disposées dans la salle de réception, la plupart tirées de la collection de Gabrielle, nouveau-née Toreador de Paris, d’autres moins nombreuses l’oeuvre de Yaelle “Aguilas y Sendilla”, elle aussi nouveau-née du clan de la Rose, une enfin étant l’oeuvre de Tristan de Morterose lui-même.

De nombreuses animations eurent lieu également dans une salle de spectacle préparée à cet effet, où était diffusée le reste du temps une musique variée et relativement agréable. Le prix que remporterait la meilleure animation était par ailleurs lui aussi exposé dans cet salle : un magnifique tableau de la collection personnelle de Luther de Vitry, qui mit en état de ravissement transi bien des toréadors.

Se succédèrent donc : une très belle présentation d’arts martiaux par MM. Henri Sporate et Chânt Leffroy, un long spectacle avec en première partie un strip-tease de M. Loyal, l’animateur principal de la soirée, puis une “comédie musicale” la principale animation, largement plébiscitée, j’en suis sûr, donnée par des nouveaux-nés Toreadors de Paris : Rakdanit Eysor, Yaelle, Joachim Nasero Aguilas m’ont particulièrement marqués; enfin, quand tout le monde était un peu las, je déclamais quelques vers de ma composition, suivis d’autres tirés des Fleurs du mal de Baudelaire, mais je fus interrompu dans mon élan poétique, alors que j’allais paser à Hugo, par une grosse explosion : plusieurs voitures qu’un petit malin avait piégées, à ce que l’on m’a rapporté.

Sinon, comme souvent lors de nos grandes réunions, d’étranges phénomènes survinrent : une belle dame, dont les plus physionomistes assurèrent qu’il s’agissait de Fleury de Mérogis, se mit à arpenter la salle de réception en disant à qui voulait l’entendre que Sulliec revenait, qu’elle entendait sa voix dans sa tête alors qu’elle s’était tue depuis le moment de sa disparition. De plus, un autre individu dit à qui voulait bien l’entendre : “2 morts marchent, ils reviennent parmi nous”.

Et ces prédictions furent pour une fois rapidement vérifiées : durant la soirée notre tristesse du départ disparut car nous apprîmes d’abord que Cerbère avait sauvé Maël qui se trouvait parmi nous depuis le début de la soirée, puis Sulliec et Triskelle firent leur réapparition, bien qu’un peu abimés. Des loups les suivaient, que certains caïnites essayèrent de chasser, se faisant fustiger par les deux rescapés. Survinrent alors des rats qui chassèrent les loups. Il me fut rapporté par la suite que le clan Brujah fut particulièrement brillant en dératiseur; les rats se réfugièrent alors dans les égoûts. Les caïnites qui essayèrent de les suivre furent paraît-il raccompagnés par Cerbère à l’entrée du domaine Nosferatu.

L’autre évènement qui fit beaucoup parler est le vol du tableau de la collection du Seigneur Luther de Vitry. Les goules paraissaient effrayées par cet évènement et le sort qui aurait pu être le leur si le tableau n’était pas réapparu plus tard dans la soirée. Les rumeurs voulaient que ce tableau projetait des flammes mentales et avait été volé par l’un des invités!

Les autres bizarreries d’une telle soirée? Des caïnites qui prétendirent être Settite, Giovanni, Toréador, un livre possédé paraît-il par l’esprit d’un ancien malkavian qu’il ne fallait absolument pas toucher mais qui était exposé à la vue de tous, une soit-disant attaque de l’inquisition dont je n’ai pas vu le plus petit crucifix. Bref, une soirée vraiment folle.

That’s all folks! Profitez de vos nuits!


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